La fille dans le verre

Jeffrey Ford

Folio

  • Conseillé par
    9 juillet 2010

    Ce roman a su me surprendre. À partir du moment où Schell voit le fantôme, je me suis dit que l'intrigue était toute tracée, qu'il n'y aurait pas trop de surprises. Je me suis bien trompée. L'auteur nous délivre une intrigue sans temps morts, car il sait distiller les indices et les découvertes avant que le lecteur s'ennuie.

    On se doute peut-être de certaines choses, par exemple, on sait très bien que le «monstre» qui attaque la petite bande est une «personne», mais on ne sait pas trop comment imbriquer tous les éléments.

    Le livre contient une bonne dose d'humour qu'on retrouve surtout dans les séances de spiritisme, lorsque le lecteur découvre les subterfuges employés par la bande pour être crédible.
    J'ai bien ri quant à la scène de la petite culotte, et surtout de la façon dont Diego a su improviser une histoire!

    Quant à la raison pour laquelle tout ceci est déclenché, elle rappelle la folie engendrée par certaines idées. Elle rappelle également de manière objective et dépouillée le danger de ces idées. J'ai trouvé cela bien plus percutant que si le livre avait abordé la seconde guerre mondiale parce que, malheureusement, en ce moment, tout le monde met son grain de sel, là-dessus, galvaudant le thème, ainsi que je l'ai déjà dit dans une autre critique.

    Quant à la fin du livre, si certaines choses pourraient ne pas plaire, rien n'est bâclé, tout se tient.

    Les personnages sont sympathiques au lecteur, malgré leur façon de profiter de la douleur des gens. Ils ont tous une particularité qui amuse ou attendrit: Schell n'est pas seulement un escroc fasciné par la vie des papillons, Anthony n'est pas uniquement un Hercule... Quant à Diego, il n'est pas le stéréotype de l'adolescent qu'on rencontre dans certains livres. Il réfléchit, a certaines valeurs inculquées par Schell et peut-être aussi par son passé douloureux. On suit également ses premiers émois amoureux, et on comprend son moment d'égarement lorsqu'il devient, pour un temps, le patron.
    Isabel et Morgane sont également sympathiques.
    Merlin est complexe... Je ne peux pas trop en dire quant à lui, mais ce personnage est, une fois de plus, la preuve qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il aurait intéressant que l'auteur l'analysât un peu plus.
    Et comment oublier le Rongeur parmi les personnages «sympathiques»? S'il ne l'est pas pour tout le monde, il l'est du moins pour le lecteur qu'il fait rire.

    Conduite en état livresque