L'éventreur de Pékin

Peter May

Actes Sud

  • Conseillé par
    27 août 2014

    Li Yan, le policier pékinois et Margaret Campbell, la légiste américaine, ont abandonné leur projet de mariage qui était incompatible avec le maintien de Li Yan dans la police. Ils vivent ensemble, illégalement, dans l'appartement que les autorités ont mis à la disposition du chef de section et ils y sont bien à l'étroit depuis la naissance de leur fils Li Jon Campbell. Margaret ne travaille plus et se consacre entièrement à son nourrisson, une vie qui ne lui convient guère, surtout que Li Yan, absorbé par son travail, n'est qu'un courant d'air qu'elle voit de loin en loin. Mais le chef de la section n°1 a des excuses. Quatre jeunes femmes ont été assassinées dans des conditions effroyables par un fou furieux qui reproduit scrupuleusement les crimes du célèbre Jack l'éventreur. Les meurtres sont odieux mais les indices sont minces, voire inexistants et Li Yan consacre ses jours et ses nuits à l'enquête. A la recherche du mobile, il entrevoit de terribles perspectives. Et si l'éventreur de Pékin était un policier ? Et si, au delà de ses crimes, il visait personnellement le chef de section le plus connu du pays ? Li Yan doit se rendre à l'évidence : il a un ennemi, particulièrement retors, et surtout prêt à tout pour le faire tomber.

    Et voilà le sixième et dernier opus de la série chinoise de Peter MAY, le temps est donc venu du bilan. La trame est toujours à peu près la même : Li Yan enquête, Margaret pratique une ou deux autopsies et leur vie de couple connaît plus de bas que de hauts. Au fil des tomes, les répétitions s'accumulent, Margaret est une blonde aux yeux bleus dont la peau très blanche est parsemée de tâches de rousseur. Li Yan est très grand pour un chinois puisqu'il culmine à 1,80 mètres. On n'échappe pas non plus à la recette des ''jianbing'', les délicieuses crêpes dont se régale Li Yan chaque matin et on saura que la révolution culturelle a fait bien des dégâts dans la société chinoise.
    Mais la série s'est améliorée au fil des épisodes et constitue un bon panorama de la société chinoise et de son évolution rapide des dernières années, avec son formidable essor économique et son corollaire, l'élargissement de la fracture sociale. Et, à côté de ses deux héros toujours empêtrés dans leur relation amoureuse compliquée, Peter MAY a su faire vivre des personnages secondaires plutôt intéressants, entre autres Wu et Qian les fidèles collaborateurs de Li Yan et Mei Yuan, la vendeuse de jianbing, intellectuelle réprimée durant la révolution culturelle, avec qui le policier se livre à des jeux d'esprit dont elle sort toujours gagnante.
    La série se termine donc, sans fin véritable, l'auteur ayant choisi de laisser ses héros à leur routine et à leur destin. Finalement, elle fut intéressante et plaisante mais peut-être faut-il éviter la lecture des tomes les un après les autres pour ne pas saturer. A lire...à petites doses.