• Conseillé par (Libraire)
    10 avril 2021

    Tristesse de la terre

    Alors, le rêve reprend. Des centaines de cavaliers galopent, soulevant des nuages de poussière. On a bien arrosé la piste avec de l'eau, mais on n'y peut rien, le soleil cogne. L'étonnement grandit, les cavaliers sont innombrables, on se demande combien peuvent tenir dans l'arène. C'est qu'elle fait cent mètres de long et cinquante de large ! Les spectateurs applaudissent et hurlent. La foule regarde passer ce simulacre d'un régiment américain, les yeux sortis du crâne.

    Les enfants poussent pour mieux voir. Le coeur bat. On va enfin connaître la vérité.

    Tout le monde a entendu parler de Buffalo Bill, mais qui était-il et quels sont les faits qui l'ont conduit à créer le Wild West Show ? Quelle est cette Amérique (ou devrions-nous dire ces spectateurs) qui a laissé voir son histoire par le prisme d'un spectacle de masse ridiculisant les indiens et sans doute minimisant sa responsabilité dans leur extermination ? Jusqu'à quelle limite pourrions-nous faire un parallèle avec le regard que nous portons aujourd'hui sur les événements que nous analysons par le prisme des médias, avides d'images et de spectaculaire ? Comment enfermer toute une guerre dans un "spectacle" (ou un reportage) court sans en déformer la vérité ? Eric Vuillard répond à ces questions en nous entraînant sur un pan de l'histoire de la conquête de l'Ouest méconnu du grand public et absolument bouleversant. A lire d'urgence. sélectionné pour le prix Goncourt.


  • Conseillé par
    2 mars 2018

    Indiens d'Amérique

    C’est donc l’histoire de Buffalo Bill Cody qui ne perdit jamais une idée pour faire le show.

    Même si pour cela il ré-écrit l’histoire pour des générations ; même si pour cela il hante les scènes de crime pour trouver ses figurants.

    Ce récit est également un hymne aux feux Indiens d’Amérique, décimés avec perspicacité.

    Ce récit se veut aussi un plaidoyer contre la société du divertissement telle qu’inventée par nos amis américains.

    J’ai beaucoup aimé le dernier chapitre.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la tuerie de Wonded Knee.

    Une citation :

    « Le fabuleux pouvoir de combustion du sens à travers le spectacle. » (p. 91)