Conseils de lecture

11,00
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2021

Désorientale

La nuit, Kimiâ mixe du rock alternatif dans des concerts. Le jour, elle suit un protocole d'insémination artificielle pour avoir un enfant avec son amie Anna. Née à Téhéran en 1971, exilée en France dix ans plus tard, elle a toujours tenu à distance sa culture d'origine pour vivre libre. Mais dans la salle d'attente de l'unité de PMA de l'hôpital Cochin, d'un rendez-vous médical à l'autre, les djinns échappés du passé la rattrapent.
Au fil de souvenirs entremêlés, dans une longue apostrophe au lecteur, elle déroule toute l'histoire de la famille Sadr. De ses pétulants ancêtres originaires du nord de la Perse jusqu'à ses parents, Darius et Sara, éternels opposants au régime en place ; celui du Shah jusqu'en 1979, puis celui de Khomeiny. Ce dernier épisode va les obliger à quitter définitivement l'Iran. La France vécue en exilés n'a rien à voir avec le pays mythifié par la bourgeoisie iranienne… Alors, jouant du flash-back ou du travelling avant, Kimîa convoque trois générations et une déesse du rock and roll au chevet de sa " désorientalisation ".
On y croise, entre autres, Siouxie, Woody Allen, Michel Foucault, des punks bruxellois et des persans aux yeux bleus, six oncles et un harem.

Un prix du style pour Négar Djavadi et son premier roman Désorientale. L'auteur possède la magie des conteuses orientales et elle nous captive dès les premières pages de cette saga familiale. Entre Orient et Occident, deux mondes, nous passons de l'un à l'autre attendant que le mystérieux titre de Désorientale prenne tout son sens. Jouant de l'humour comme de la gravité et de nos émotions, l'auteur nous offre un moment de lecture à savourer.


9,50
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2021

Station eleven

Dans un monde où la civilisation s'est effondrée suite à une pandémie foudroyante, une troupe d'acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Un répertoire qui en est venu à représenter l'espoir et l'humanité au milieu de la désolation.

Un livre de science-fiction ? Beaucoup plus que cela. Le climat ambiant de cette fable post-apocalyptique interroge notre présent, ce qui en fait la saveur, les souvenirs, la valeur de l'amitié, les regrets et surtout l'art qui donne sens à la vie lorsque tout est perdu. Un très beau roman qui ne s'oublie pas de sitôt.


8,50
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2021

Continuer

Sibylle, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu'à aujourd'hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter. Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu'elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire.

J'avais découvert Laurent Mauvignier avec son livre "Ce que j'appelle oubli" qui ne peut que vous hanter pendant de nombreuses années... Et voilà qu'une fois encore, je le lis en apnée, attendant, tendue, la fin du livre et le relâchement qui va avec, et s'il n'écrit, comme il dit, que pour la beauté des dernières pages de son livre, le lecteur est happé par son écriture, la sincérité qui ressort de ses personnages jusqu'à l'émotion ultime !


8,10
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2021

Soyez Imprudents Les Enfants

"Soyez imprudents les enfants", c'est le curieux conseil qu'on a donné à tous les Bartolome lorsqu'ils n'étaient encore que de jeunes rêveurs - et qui explique peut-être qu'ils se soient aventurés à changer le monde. "Soyez imprudents les enfants", c'est ce qu'aimerait entendre Atanasia, la dernière des Bartolome, qui du haut de ses 13 ans espère ardemment qu'un événement vienne bousculer sa trop tranquille adolescence.
Ce sera la peinture de Roberto Diaz Uribe, découverte un matin de juin au musée de Bilbao. Que veut lui dire ce peintre, qui a disparu un beau jour et que l'on dit retiré sur une île inconnue ? Atanasia va partir à sa recherche, abandonner son pays basque natal et se frotter au monde. Quitte à s'inventer en chemin. Dans ce singulier roman de formation, Véronique Ovaldé est comme l'Espagne qui lui sert de décor : inspirée, affranchie et désireuse de mettre le monde en mouvement.

Très heureuse de retrouver Véronique Ovaldé et son écriture si singulière. Sa faculté de surprendre le lecteur, son humour et son imaginaire nous rappellent que la lecture est un formidable plaisir ! Un roman d'apprentissage pas comme les autres, une famille pas comme les autres et pourtant, les questions existentielles sont les mêmes que celles que se posent les autres adolescents et jeunes adultes. Le cheminement d'Atanasia dans sa quête de vérité sur l'histoire trouble de sa famille ravira les amoureux d'histoires à tiroirs tout autant que les grands enfants gourmands de légendes.


10,20
Conseillé par (Libraire)
17 avril 2021

Libertango

Luis est né en 1935. D'origine espagnole, il vit à Paris avec ses parents et ses sœurs. Luis est handicapé, son côté gauche fonctionne mal, sa démarche est hésitante, sa diction souvent difficile. Dans cette famille ulcérée par la présence d'un enfant abîmé, Luis n'est porté par aucune confiance tutélaire. L'oreille collée au transistor, il s'échappe, grandit en écoutant, en découvrant l'enlacement des arpèges, la beauté des concertos, cantates et symphonies, et chaque partition lui devient peu à peu territoire de savoir.
A vingt et un ans, seul sur les bords de Seine, Luis est soudain bouleversé par le son d'un bandonéon. Sa vie s'ouvre à l'avenir. "Je suis né à la plus pure proposition de l'univers, dira-t-il plus tard : celle de l'amour de la musique." Libertango est le roman le plus envoûtant de Frédérique Deghelt. Un livre d'allégresse qui génère et convoque l'émotion du beau, cette émotion que la musique retrouve en chacun de nous, même au pire de la guerre.
Une émotion qui porte Luis et le sauve.

Tout est émotion dans ce livre, la vie de Luis, son cheminement intérieur, la musique, et ce qu'il nous transmet. Il s'agit bien de passage, de philosophie de vie, d'amour et de beauté que ce vieil homme arrivé à la fin de sa vie tente d'exprimer. La musique des mots, la beauté des phrases et des réflexions procurent une grande paix intérieure.