Les colonnes du temple
EAN13
9782246162698
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les colonnes du temple

Grasset

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Depuis Le Chasseur vert jusqu'aux Deux miroirs, Marcel Schneider n'a cessé de
poursuivre les souvenirs d'une jeunesse merveilleuse. Dans Les Colonnes du
Temple, le romancier reprend son thème favori, en l'éclairant, en
l'amplifiant.

Le héros de cette histoire est un enfant sensible et fantasque ; il vit chez
sa grand-mère, dans un sombre appartement du boulevard des Filles-du-Calvaire,
au coeur du Marais. C'est un univers où le mystère et le quotidien se mêlent
étroitement que lui révèle son aïeule, complice avec tendresse de ses rêves et
de ses découvertes. Avec elle, il apprend à connaître, bien qu'ils aient
depuis longtemps disparu, les " jardins de Beaumarchais " et la Tour du
Temple, dernière prison de la famille royale. En sa compagnie, il passe tout
naturellement des contes de fées aux légendes des terribles Chevaliers, dont
les ombres mystérieuses continuent de planer sur le quartier. Le petit garçon
émerveillé " joue au Temple " comme d'autres, à son âge, jouent aux billes ou
à la marelle. La fréquentation d'une vieille dame spiritiste, amie de sa
grand-mère, confirme l'enfant dans sa passion de l'insolite et des miracles
occultes. Elle vit en effet dans une maison curieuse, gardée par un inquiétant
portier, et correspond, on ne sait comment, avec son époux défunt.

Un petit drame insignifiant prend soudain des proportions catastrophiques. Un
après-midi, sans même y penser, l'enfant dérobe chez la vieille dame un camée,
qu'il jette du reste aussitôt dans le ruisseau. Le soir-même, la dame meurt
subitement. Le petit n'est-il pas le responsable involontaire de cette
disparition ? Il n'est pas loin de le croire. Le remords s'insinue dans son
coeur, d'autant plus que sa grand-mère, pense-t-il, a surpris son larcin.

Désormais, son adolescence sera empoisonnée par cette inquiétude, qui pèse sur
sa vie comme une malédiction. Elle fera de lui un jeune homme renfermé,
solitaire, anxieux, que blessent le monde et ses réalités.

Vers dix-huit ans, il retournera dans la maison, habitée par les descendants
de la vieille maison. Il apprendra que cette bâtisse, qui fut une dépendance
du Temple avant de devenir la demeure de Cagliostro, recelait encore bien des
secrets, qu'il percera les uns après les autres. La découverte, par hasard, du
fatal camée, chez un brocanteur, lui permettra de briser enfin le charme, le
libérant des maléfices qui avaient marqué ses premières années. Le voici prêt,
après avoir brisé Les Colonnes du Temple, à entrer dans " la vraie vie ".

Ce roman, traité comme un conte, est en fait le récit délicieux d'une enfance
heureuse, malgré les sortilèges, les fantasmes d'un esprit étonnamment
sensible et précoce.

Marcel Schneider n'en néglige pas pour autant les pensées graves qui lui sont
chères : l'amour, l'érotisme, la mort demeurent à chaque instant présents au
coeur de cet enfant prédestiné.

Dans un style d'une pureté presque baroque, il réussit à confondre, pour notre
plaisir, les souvenirs, la légende, l'histoire et la fiction ; il rejoint
ainsi le réalisme fantastique des grands romantiques, dont il est, en France,
de nos jours, l'un des rares et l'un des plus précieux héritiers.
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